Comment bien gérer son budget en période de crise
En bref
Vous êtes travailleur autonome et les clients ne viennent plus sonner à la porte de votre entreprise ? Il faut rapidement mettre en place un budget pour traverser la crise.
Au Québec, 34 % des travailleurs vivaient déjà d’un chèque de paye à l’autre… Plutôt que de céder à la panique, suivez ces recommandations d’expert qui vous aideront à maintenir vos finances à flot le plus longtemps possible.
Cet article a été publié sur le site du Journal de Montréal.
Évaluez vos revenus
Une fois que vous aurez évalué les revenus que vous toucherez – par exemple, 55 % du salaire si vous étiez employé et avez droit à l’assurance-emploi – Faites votre budget avec notre outil de budget en ligne.
« Il faut tenir compte de votre nouvelle réalité et réduire vos dépenses en conséquence. Préparez votre budget pour un mois, décortiqué semaine par semaine afin de savoir quel paiement passe à quel moment », recommande Éric Lebel, associé et syndic autorisé en insolvabilité chez Raymond Chabot.
N’oubliez pas de vous renseigner sur les mesures d’aides financières aux particuliers mises en place par les gouvernements (allocations de soutien d’urgence, bonification de la TPS et des allocations familiales, etc.) pour évaluer autant que possible les montants que vous percevrez.
Plusieurs institutions financières ont également fait preuve de souplesse pour les remboursements hypothécaires et de marges de crédit, ne tardez pas à contacter la vôtre.
Sachez que vous pourrez aussi reporter le paiement de vos impôts, ainsi que le deuxième versement des taxes municipales dans certaines villes, à Montréal notamment.
« Si vous avez droit à un remboursement d’impôt, dépêchez-vous de produire votre déclaration pour pouvoir recevoir un chèque rapidement », recommande Éric Lebel. De plus, cela évitera que les crédits et allocations auxquels vous avez droit ne soient suspendus.
Limitez-vous à l’essentiel
Les temps sont durs, mais consolez-vous en vous disant que certains coûts vont diminuer : par exemple les frais de garderie, mais aussi toutes les dépenses de consommation – sortie, restaurant, loisirs – qui absorbaient une partie de vos revenus. Le coût des déplacements, qu’il s’agisse de l’essence ou du transport en commun, sera également réduit.
C’est aussi le moment de faire les bons choix à l’épicerie. « L’alimentation est le poste de dépenses où il est le plus facile et le plus fréquent de dépasser son budget. Les tentations sont grandes d’acheter des produits dont on n’a pas vraiment besoin ou qui sont plus coûteux », souligne Éric Lebel.
Pour éviter les dérapages, planifiez les repas de la semaine et tenez-vous-en à cette liste. Et surtout, n’allez pas faire vos achats le ventre vide ! Cuisinez de grandes quantités pour réduire le coût par portion, et pensez à vérifier le contenu de votre congélateur. Consommez ce qui s’y trouve déjà, afin de réduire la facture d’épicerie.
L’Épargne et les dettes
Qu’en est-il du remboursement des dettes ? « S’il vous reste un peu de marge de manœuvre dans votre budget, vous pourriez payer vos dettes, notamment celles dont les taux d’intérêt sont les plus élevés, comme les cartes de crédit. Si c’est impossible, contactez votre institution financière pour vérifier si elle offre des options », conseille Éric Lebel.
Pour l’épargne, encore là, cela dépendra de vos capacités financières. Et si vous êtes tenté de décaisser vos placements, rappelez-vous que, ce faisant, vous allez subir les pertes immédiatement sans pouvoir profiter du rebond du marché boursier.
« Quand c’est possible, on ne décaisse pas et on utilise plutôt sa marge de crédit », mentionne Éric Lebel.
Attention : au cours des prochaines semaines, il est fort probable que des « requins » du crédit essayeront de profiter de la vulnérabilité des personnes en difficulté financière et proposeront des prêts d’argent rapides avec des taux d’intérêt faramineux, jusqu’à 40 % ! Ne tombez pas dans le panneau et ayez autant que possible recours au crédit traditionnel.
On est au bout du fil pour vous aider.
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