Retraite : 6 mises au point au sujet de l’endettement
En bref
Retraite : 6 mises au point au sujet de l’endettement
- Pour vivre une retraite agréable, c’est important de bien gérer ses dettes pendant qu’on travaille encore.
- Éponger ses dettes en utilisant ses REER n’est pas une solution avantageuse. Ça coûte cher sur le coup, en plus d’avoir des répercussions à long terme.
- Déclarer faillite ne veut pas dire oublier sa retraite. Au contraire, c’est possible de se refaire financièrement après une faillite. En plus, les REER sont à l’abri des créanciers (sous certaines conditions).
Voici six mises au point à propos de la retraite et des dettes.
Fausse bonne idée n° 1 : Rembourser ses dettes avec ses REER.
Oui, vos REER, c’est de l’argent qui paraît être facilement à votre portée. Mais puiser dedans pour couvrir vos dettes, c’est une mauvaise solution. Pour plusieurs raisons.
Premièrement, vous devrez payer une retenue d’impôt. Ça, ça veut dire qu’au moment de retirer un montant de vos REER, votre institution financière va retenir une partie de la somme pour la remettre au gouvernement. Un montant estimatif d’impôt (environ 30 % de la somme retirée) ira aux gouvernements fédéral et provincial.
En plus, à la fin de l’année, vous devrez déclarer le montant de votre retrait comme faisant partie de vos revenus. Donc, vous aurez peut-être à payer encore plus d’impôt sur cette somme.
Deuxièmement, la Loi sur la faillite et l’insolvabilité rend les REER insaisissables pour les créanciers. Le but de cette loi est de protéger la retraite des gens qui vivent des problèmes de surendettement. Selon cette loi, les REER ne devraient jamais servir à payer des dettes ; ils devraient servir à assurer votre qualité de vie lors de votre retraite.
Au fond, piger dans vos REER, c’est amputer votre fonds de retraite. La morale de l’histoire : protégez vos REER! Sinon, vous compromettez votre avenir.
Fausse bonne idée n° 2 : Profiter de sa retraite pour rembourser ses dettes.
Ça risque d’être compliqué… Parce qu’à la retraite, votre revenu va diminuer. Et vous n’êtes pas une exception : tout le monde doit s’attendre à une baisse de revenu une fois à la retraite. Il faut savoir que même avec beaucoup de REER et un fonds de pension généreux, les retraités touchent à peu près 70 % de leur salaire d’avant.
Conclusion : si vous avez déjà de la misère à payer vos dettes, ce sera encore plus difficile quand vous aurez arrêté de travailler. Vous êtes mieux de vous en occuper maintenant.
Mythe n° 1 : Si je fais faillite, je vais perdre mon épargne et mes REER.
C’est totalement faux. Dans la liste des choses qui ne peuvent pas être saisies en cas de faillite, il y a vos :
- Fonds de pension
- REER (sauf les cotisations des 12 derniers mois)
- FERR (fonds enregistrés de revenu de retraite)
- CRI (comptes de retraite immobilisés)
Bref, même si vous faites faillite, il y a moyen de préserver votre retraite.
Mythe n° 2 : Je n’aurai jamais le temps de me refaire avant la retraite si je fais faillite ou une proposition de consommateur.
C’est une autre fausse croyance. Une faillite ou une proposition de consommateur, c’est temporaire. Il y a une vie après!
Une première faillite dure entre 9 et 21 mois, tandis qu’une proposition de consommateur s’étend sur 5 ans au maximum. Une fois le processus terminé, vous êtes libéré de vos dettes! C’est l’occasion de repartir à neuf, de recommencer à mettre de l’argent de côté. Et même si une note reste inscrite à votre dossier pendant quelques années, vous pourrez rebâtir progressivement votre crédit, en ayant des bonnes habitudes financières.
Mythe n° 3 : Je n’aurai aucun revenu à la retraite si je fais faillite.
Faux. Au Québec, vous êtes assuré d’un revenu minimal à la retraite. De quoi il se compose? De votre rente de retraite versée par le Régime des rentes du Québec et de la pension de la Sécurité de la vieillesse du gouvernement fédéral. C’est une base.
Mais ces montants, même additionnés, ne sont pas gros. La plupart du temps, ils ne sont pas assez élevés pour vous permettre de maintenir votre niveau de vie. C’est pour ça qu’il est important de protéger vos REER. Et c’est aussi pour ça que vous devrez réviser votre budget.
Que vous ayez des REER ou non, à la retraite, vos revenus vont baisser. En conséquence, vous devrez diminuer vos dépenses. Pour vous assurer que le tout balance, servez-vous de notre outil de budget en ligne.
Mythe n° 4 : Je dois régler 100 % de mes dettes avant la retraite.
Ce n’est pas totalement exact. Mais ce n’est pas totalement faux non plus. En fait, c’est vrai que l’idéal serait que vous n’ayez plus de dettes à la retraite (si vous vous demandez pourquoi, relisez la Fausse bonne idée n° 2). Dans la réalité, ce n’est pas toujours possible. Alors, essayez de suivre le conseil suivant : libérez-vous de vos dettes à taux d’intérêt élevé le plus vite possible.
Les cartes de crédit avec des taux d’intérêt entre 19 % et 29 % sont un exemple de dettes à taux d’intérêt élevé. Ciblez celles-là en priorité, parce qu’elles ont un gros impact sur votre budget mensuel. Plus vous attendez pour les rembourser, plus elles augmentent. Et plus elles seront dures à mettre derrière vous à la retraite.
Les dettes à faible taux d’intérêt sont un peu moins graves à traîner. L’hypothèque sur votre maison, ou encore votre prêt automobile sont des exemples de dettes de cette catégorie. Pourquoi est-ce moins grave? Par exemple, si vous avez emprunté à 3,5 % pour payer votre maison, mais que votre REER a un rendement de 4 %, ça veut dire que votre épargne fructifie à un taux supérieur à ce que vous coûte votre taux hypothécaire.
Il reste que chaque situation est différente. Même si elles sont à faible taux d’intérêt, des dettes qui s’accumulent, ça demeure des dettes qui s’accumulent! À la fin du mois, vous devez les payer!
Bref, ça pourrait être une bonne idée de faire un bilan de votre situation d’endettement. Vous pouvez le faire maintenant grâce à notre outil de diagnostic. Ou encore, planifier une rencontre avec un conseiller.